Menu Fermer

« Une attaque sans précédent ! » Casino confirme la suppression de 3 000 postes

Lien article revolutionpermanente.fr

Vendredi 6 septembre la direction du groupe Casino a confirmé sa volonté de supprimer près de 3 000 postes sur les magasins Casino et sa filiale logistique Easydis en France. Un véritable carnage social du géant de la grande distribution qui cherche à faire payer aux travailleurs la dette de 7 milliards d’euros du groupe.

Léo Stella

10 septembre

« Une attaque sans précédent ! » Casino confirme la suppression de 3 000 postes

Crédits photo : Sarah Macmillan

Après plusieurs mois de doutes, Distribution Casino France (DCF), qui gère les magasins et le siège social du groupe, a annoncé vendredi lors du CSCE (comité social et économique central) que près de 3 000 postes seront supprimés via un PSE. Une énorme casse sociale qui représente 10 % de ses effectifs totaux du groupe. Selon les syndicats, cela représenterait 2 000 suppressions de postes sur les magasins Casino, soit 46 % des effectifs, tandis que pour Easydis, sa filiale logistique, les suppressions de postes s’élève à plus de 700, avec la fermeture de quatre entrepôts et la vente de deux sites.

A cela, s’ajoutent des suppressions de postes à Franprix et Monoprix qui sont affiliés au géant Casino. « On est tous abasourdis de la violence sociale du PSE de la direction qui vient après de longs mois d’attentes stressants pour les salariés » déplore Pascal Pachod, délégué syndical central de la CGT pour le groupe Casino.

Le géant Casino, qui était endetté à hauteur de 7 milliards d’euros, a été racheté fin mars par le consortium Kretinsky, Ladreit de Lacharrière et le fond britannique Attestor. Le milliardaire Daniel Kretinsky, principal actionnaire qui a bâti sa fortune sur le commerce de l’énergie, a depuis plusieurs années investi en France en étant actionnaire de Darty-FNAC, mais aussi via la presse française (Marianne, Elle).

Suite au rachat de ce consortium en début d’année, une restructuration a été annoncée et s’est accompagnée d’un large plan anti-social afin de faire payer aux travailleurs la dette du groupe à travers de grandes vagues de cessation. Depuis mars, Casino a vendu à ses concurrents Auchan-Retail et les Mousquetaires plus de 280 enseignes. En avril la direction avait annoncé que les cessations s’accompagnaient d’un PSE en septembre qui supprimerait entre 1 293 et 3 267 postes. C’est donc bien la « fourchette haute » des prévisions qu’a choisie la direction en supprimant plus de 3 000 postes.

Alors que fin 2022, Casino employait 200.000 personnes dans le monde et 50.000 en France, le géant a mis un frein à son développement à l’International et les effectifs en France sont tombés à 28 212 salariés avant le PSE. « Pourtant, de l’argent, il y en a quand il est question de faire fructifier les bénéfices des actionnaires » dénonce Pascal Pachod en pointant le renouvellement du partenariat de Casino avec le club de foot de l’ASSE et l’élargissement du sponsoring au club féminin.

L’intersyndicale pointe aussi un PSE d’autant plus violent qu’il ne dédommage que très faiblement les travailleurs licenciés. Par exemple pour les salariés licenciés ayant 20 ans d’ancienneté, une indemnité supra légale plafonnée à six mois de salaire sera donnée et un congé de reclassement fixé à peine à 70% du salaire brut. Des compensations de misère qui s’avèrent encore plus maigres pour de nombreux salariés, notamment ceux intégrés récemment au groupe.

De plus, rien ne garantit qu’après ce carnage social, les attaques sur les salariés s’arrêtent là. En effet, les plans du consortium consistent à trouver 5 milliards d’ici à 2027 comme le souligne le militant CGT :«  On est tous quasiment sûr qu’il va y avoir de nouvelles attaques. Le PSE n’est même pas encore fini que le directeur général commence à nous parler des nouveaux trous à combler au niveau financier ».

Cette casse sociale d’ampleur, et ses conséquences désastreuses montrent toute l’urgence d’interdire les licenciements et d’exiger un CDI pour tous et toutes. Plus largement, face à des capitalistes qui font leurs fortunes sur le dos de la misère des travailleurs et une crise sociale qui s’accentue, la nationalisation sans rachat, sous contrôle des travailleurs de l’ensemble des entreprises menacées de fermeture, constitue la seule perspective qui permette une gestion des entreprises dans l’intérêt des salariés.