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Casino et Rallye engagent le vaste chantier de la restructuration de leurs dettes

 Rallye, la holding de Casino, a demandé l’ouverture d’une procédure de mandat ad hoc afin de renégocier avec ses créanciers, car si Casino passe en conciliation pour régler ses propres problèmes de dette, Rallye serait considéré en défaut.

C’est la conséquence des annonces que Casino a effectuées lundi : la proposition par Daniel Kretinsky d’une augmentation de capital d’1,1 milliard d’euros, d’une part, et l’avancée du projet Teract avec l’appui d’Intermarché, d’autre part. Rallye, le holding de Jean-Charles Naouri qui détient 51 % de Casino, a annoncé mardi soir, après la suspension de son cours de Bourse, l’ouverture de procédures de mandat ad hoc pour trois mois renouvelables. Le Tribunal de commerce de Paris a choisi maîtres Valérie Leloup-Thomas et Bernard Corre.

Les procédures ont pour but d’engager la renégociation de la dette de Rallye auprès des créanciers dits sécurisés, c’est-à-dire ceux dont les créances sont garanties par des actions Casino placées en fiducie-sûreté, soit, rappelle le communiqué publié, 11,7 % du capital de Casino.

Elles interviennent dans la perspective – possibilité annoncée lundi – de l’entrée de Casino dans une procédure de conciliation avec ses propres détenteurs de dette. La conciliation « constituerait un cas de défaut au titre de dettes de Rallye sécurisées », indique le communiqué qui parle aussi au nom de Foncière Euris, Finatis et Euris, les holdings situés au-dessus de Rallye.

3 milliards de dette

Le mandat ad hoc sollicite des aménagements ou des renonciations de dettes. Le 24 avril, après la publication des résultats décevants de Casino, Rallye avait déjà annoncé solliciter ses créanciers « afin d’examiner les possibilités et les modalités éventuelles d’aménagement de leurs plans de sauvegarde ». Rallye est passé par la sauvegarde et suit un plan qui prévoit des échéances importantes en 2025. La dette de Rallye se monte, au total, à environ 3 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 400 millions pour les holdings de tête.

La dette de Casino se chiffre, elle, à 6,5 milliards, dont 4,5 milliards (en net) pour la France. Le groupe s’est retourné vers ses propres créanciers afin de leur demander à eux aussi des aménagements de leurs créances. Ils ont jusqu’au 19 mai pour répondre. Il s’agit de centaines de créanciers de différentes classes. Si un accord amiable n’est pas trouvé avec eux, il pourrait être favorisé par les propositions de Daniel Kretinsky (associé à Fimalac) et de Teract – Intermarché. La conciliation interviendrait ensuite. Les conciliateurs nommés par le Tribunal de commerce auraient alors cinq mois pour trouver un accord avec tous ou certains, ou au moins une majorité d’entre eux. Le tribunal, mais aussi le CIRI (le Comité interministériel de restructuration industrielle), pourraient forcer le mouvement.

Dans tous les cas, Casino aurait intérêt à ce que les propositions de Kretinsky et de Teract convergent afin de combiner un désendettement et un projet industriel créateur de valeur , à supposer que ce soit les intentions du milliardaire tchèque.